~ Mémo-Histoire ~

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32 - La IV° République -

 - La Quatrième République (1946-1958) -

Vincent AURIOL (1884-1966) : mandat de 7 ans (du 16/01/1947 au 23/12/1953).

René COTY (1882-1962) : mandat de 6 ans 2 mois (du 23/12/1953 au 8/11/1959). Après l'adoption de la Constitution du 4 octobre 1958, il ne se présente pas à l'élection présidentielle organisée en décembre 1958.

- Un régime d’assemblée qui ne trouve pas son point d’équilibre -

Le mode de scrutin proportionnel choisi pour l'élection des députés favorise l'existence d'un nombre assez élevé de partis dont les incessants revirements d'alliance entraînent de fréquentes chutes de gouvernement ; la Quatrième République a connu, en moyenne, un jour de crise ministérielle sur neuf !

- Première législature (11/1946-06/1951) -

Les élections confirment la domination des 3 partis constituants, PC, SFIO et MRP. Toutefois, l’audience du parti socialiste qui a joué jusque là le rôle de pivot s’érode. Le socialiste Paul Ramadier, président du Conseil de janvier à novembre 1947, amplifie d’emblée le pouvoir de l'Assemblée nationale. Il institue la pratique de la double investiture, avant et après la composition du gouvernement. Il soumet l’action du gouvernement à l’arbitrage des partis.

Par ailleurs dans le nouveau contexte de guerre froide, il rejette le PC dans l’opposition. Une coalition se forme entre tous les partis hostiles d’une part au communisme et d’autre part au général de Gaulle, qui vient de fonder le Rassemblement du peuple français (RPF) : c’est la 3° force. Ce regroupement par défaut ne laisse aucune marge d'initiative à Henri Queuille, dont la personnalité domine les gouvernements de septembre 1948 à août 1951.

- Deuxième législature (06/1951-12/1955) -

Les élections sont marquées par un glissement à droite. La SFIO confirme son déclin et le MRP perd la moitié de son électorat, principalement au profit du RPF. La nouvelle majorité de centre droit se rassemble pour la première fois autour d’Antoine Pinay de mars à décembre 1952. Dans un contexte d’inflation aiguë, il rétablit la confiance. Les rivalités politiques se donnent libre cours lors de l’élection du second président de la république : René Coty est élu à l'issue de 6 jours et 13 tours de scrutin. C’est finalement Edgar Faure qui s’impose par souplesse et habilité, après une première percée prématurée en début de législature. Il est ministre des finances à partir de juin 1953 et président du Conseil à partir de février 1955. Il dissout l’Assemblée car il espère que la dissolution du RPF par le Général de Gaulle va permettre de renforcer la majorité de centre droit.

- Troisième législature (01/1956-05/1958) -

La majorité sortante de centre droit est mise en échec par l’émergence à droite du mouvement protestataire de Pierre Poujade. À gauche, un mouvement d’opinion se fait jour en faveur de Pierre Mendès France. Il présente une image moderne et paraît être le mieux à même de faire évoluer le régime. Il a le soutien de L’Express, le premier grand magazine d’information fondé par Jean-Jacques Servan-Schreiber. Mais il a pour handicap de s’appuyer sur le parti radical, parti de personnalités qui n’a plus d’assise réelle dans le pays. C’est Guy Mollet, secrétaire général de la SFIO, qui devient président du Conseil jusqu’en mai 1957. Son gouvernement doit se consacrer à la guerre d’Algérie qui s’enlise et cause une sérieuse crise financière.

L'instabilité gouvernementale chronique, les combinaisons partisanes, l'impuissance du Parlement et l'incapacité des pouvoirs publics à résoudre le conflit algérien ont finalement eu raison de la Quatrième République. Une nouvelle crise gouvernementale plus grave que les autres a lieu le 15 avril 1958 avec la chute du gouvernement dirigé par Félix Gaillard. La crise se termina le 13 mai 1958 par l'investiture de Pierre Pflimlin pressenti le 8 et qui finit par accepter.



27/03/2016