~ Mémo-Histoire ~

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82 - D'Azincourt à Charles VII -

Le vendredi 25 octobre 1415, au cours de la bataille d'Azincourt, dans l'Artois, les troupes françaises du Roi Charles VI, fortes de 18 000 hommes, tentent de barrer la route aux 6 000 hommes de l'armée d'Henri V, roi d'Angleterre, qui tente de regagner Calais, ville anglaise depuis 1347. Cette bataille se solde par une énorme défaite de la cavalerie française, trop lourde, sur une terrain boueux à raison des conditions météorologiques, décimée par les archers anglais équipés d'armes à longue portée... Si les pertes anglaises sont de 13 chevaliers, dont le duc d'York, petit-fils d'Édouard III, tué par le duc d'Alençon, les français perdent 6 000 chevaliers, 90 barons, un millier d'autres chevaliers étant faits prisonniers.

Cette bataille sonne le glas de la suprématie de la cavalerie de mêlée au profit des armes à longue portée. Elle est en effet reconnue par les historiens comme la cause majeure de l'épopée de Jeanne d'Arc, comme d'ailleurs de l'investissement français dans l'artillerie, ce qui deviendra sa spécificité. Cette victoire reste l'une des plus célébrées pour les Anglais, notamment par William Shakespeare dans sa pièce Henri V.

La France est le siège, depuis 1337, de la guerre de Cent ans, qui oppose la dynastie des Plantagenêts à celle des Valois, et, à travers elle, le royaume d'Angleterre d'Henri V à celui de la France de Charles VI ; comme ce dernier ne dispose pas de toutes ses facultés mentales, c'est la reine Isabeau de Bavière qui dirige le royaume au moyen d'un conseil de régence où siègent les grands du royaume, dont Philippe-le-Hardi, duc de Bourgogne, oncle de Charles VI, puis à sa mort, son fils, Jean-sans-Peur, ainsi que Louis d'Orléans, frère du roi, assassiné par Jean-sans-Peur en 1407, ce qui déclenche la guerre civile entre Armagnacs (Louis d'Orléans ayant épousé la fille de Bernard VII d'Armagnac) et Bourguignons, alors que le pays est exsangue du fait de la guerre de Cent ans...

Le 19 novembre 1422, à la mort de Charles VI, en vertu du traité de Troyes de 1420 qui marque la suprématie anglaise après la défaite d'Azincourt, négocié par Philippe III de Bourgogne, Charles VI étant malade, le roi d'Angleterre Henri VI, encore enfant, peut prétendre à la couronne de France, ayant obtenu sur ce point, le soutien du Parlement et de l'Université de Paris, le dauphin Charles n'étant pas reconnu par eux à raison de son soutien présumé à l'assassinat du duc de Bourgogne le 7 septembre 1419.

Paris, la Normandie, la Bretagne, la Guyenne, la Bourgogne de Philippe le Bon, sont bourguignons et anglais, le reste du pays est, rappelons-le, ruiné et privé d'une grande partie de sa noblesse décimée à Azincourt.

Intervient alors l'épopée de Jeanne d'Arc, présentée comme une simple jeune fille du village de Donrémy, qui en 1425, alors qu'elle est âgée de 13 ans, sous l'injonction d'une voix venant de Dieu, aidée et guidée par l'archange saint Michel, sainte Marguerite et sainte Catherine, après avoir convaincu le capitaine royal de Vaucouleurs, doyen et procureur du Roi dans ce village, de lui fournir l'aide nécessaire, organise et entreprend un périlleux voyage, dans un pays soumis au brigandage et au pillage, pour rejoindre près d'Orléans le dauphin du roi de France, afin de l'aider à libérer Orléans, verrou stratégique à la frontière du royaume sous la domination des Armagnacs et des Anglais et alliés Bourguignons ; après la libération d'Orléans, le 7 mai 1429, le dauphin est conduit à Reims où il est sacré Roi de France le 17 juillet 1429.



27/04/2016