~ Mémo-Histoire ~

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61 - Le déclenchement de la Première Guerre de Vendée (1793-95) -

L’insurrection éclate véritablement au moment de la levée en masse pour faire face à la baisse subite des effectifs des armées de la République résultant des pertes, des désertions mais surtout des départs massifs des volontaires, levés l'année précédente pour la durée d'une campagne et qui, l'ennemi reconduit aux frontières et au-delà, estiment pouvoir rentrer chez eux. La Vendée ne représente que l'une des provinces qui s'insurgent en 1793, comme la vallée du Rhône, où l'agitation est endémique depuis 1790 et va durer jusqu'en 1818, ou la Normandie, la Bretagne, l'Alsace & les villes de Bordeaux, Marseille, Toulouse, Nîmes & Lyon.

Restée au pays, la petite noblesse n'a fait que suivre l'insurrection paysanne, avant de la récupérer définitivement et de lui donner une coloration franchement et explicitement royaliste et catholique surtout à partir de juillet 1793.

Le camp républicain est divisé entre girondins & montagnards qui s'accusent mutuellement de favoriser la Contre-révolution.

Les insurgés bretons sont tout d'abord écrasés par les généraux Canclaux à l'extrême ouest & Beysser entre Rennes & Nantes, et l'agitation ne va reprendre qu'à la fin de 1793, pour constituer "La Chouannerie". Au sud de la Loire, les insurgés vendéens parviennent non seulement à déborder les gardes nationaux en nombre insuffisant, mais aussi à s'emparer de plusieurs villes et à battre une colonne de soldats de métier le 19 mars 1793.

Les envoyés en mission de la Convention sont alarmés par le spectacle des soulèvements, qu'ils dramatisent, accusant les autorités locales souvent modérées, de complicité. Il réclament de Paris des mesures énergiques. Considérant estimant que la Contre-révolution est partout à l'œuvre et que les soulèvements forment un ensemble organisé, la "Vendée militaire" devient le symbole de cette Contre-révolution.

L'insurrection vendéenne a plusieurs causes, toutes liées à un mécontentement populaire grandissant : déceptions et frustrations accumulées depuis plusieurs années, arrivée d'une nouvelle hiérarchie administrative et d'une bourgeoisie des bourgs qui accapare pouvoirs politique et économique, aggravation de la situation des paysans, difficultés économiques et sociales avec le cours forcé de l’assignat, remise en cause des communautés paysannes et de leurs usages religieux, la conscription n'en étant que le déclencheur.



10/03/2017