~ Mémo-Histoire ~

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65 - La Vendée Militaire -

Dès la fin du mois de mars 1793, la Vendée militaire {terme utilisé pour désigner le territoire insurgé lors de la guerre de Vendée} est pour une bonne part dessinée. Elle comprend le département de la Vendée, les moitiés méridionales de la Loire-Inférieure & du Maine-et-Loire, le nord-ouest des Deux-Sèvres, de Bressuire à Châtillon (devenu Mauléon en 1965 par fusion de communes), tombant à son tour en mai 1793.

Avec un commandement non centralisé, l'armée insurgée est mal équipée, les 3/4 des combattants n'ont pas de fusil avant l'attaque de Chalonnes du 22 mars 1793, une grande partie des armes et des munitions venant des dépouilles des soldats républicains, et non permanente, les paysans retournant sur leurs terres dès qu'ils le peuvent après les combats. Toutefois, des soldats de métier déserteurs de l'armée républicaine la rejoignent, lui apportant leur expérience. Ainsi Charette, dont les insuccès et la tactique prudente attisent la méfiance, n'a guère d'autorité sur ses hommes jusqu'à l'arrivée de meilleurs éléments, principalement des déserteurs républicains, et la constitution d'une cavalerie d’élite, composée de nobles et de bourgeois équipés à leurs frais, qui lui permettent de remporter ses premiers vrais succès et de s'imposer.

Trois armées constituées à partir des rassemblements de mars, la composent : "l'Armée d'Anjou et du Haut-Poitou", dite "La Grande Armée" ou "L'Armée du Bocage" ou "L'Armée catholique & royale", qui opère à l'est de la Sèvre nantaise (40 000 hommes) ; "l'Armée du Centre", qui opère au cœur de la Vendée (10 000 hommes) & "l'Armée du Bas-Poitou & du Pays de Retz", ou "L'Armée du Marais", qui opère entre la Sèvre nantaise & la côte atlantique (15 000 hommes). Peu ou pas coordonnées, elles s'occupent d'abord de sauvegarder la portion de territoire dont elles sont issues.

Essentiellement populaire, l'armée insurgée trouve un soutien, tant au niveau logistique que militaire, parmi le petit peuple des campagnes, les célèbres "moulins de Vendée" dont la position des ailes servent à prévenir des mouvements des troupes républicaines, en étant une illustration.

La stratégie des combats, basée sur des opérations de harcèlement, est fondée sur les atouts que procure le bocage, composé de haies et de chemins creux, difficilement pénétrable, facilitant les opérations d'embuscade et gênant la manœuvre des grandes unités de l'armée révolutionnaire.

Après la prise de Fontenay-le-Comte le 26 mai 1793, la Vendée militaire se dote d’une instance suprême, à compétences militaire & civile, le "Conseil supérieur d’administration de la Vendée".



11/03/2017