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6G - La Deuxième Guerre de Vendée (1795-96) -

À l'annonce de la mort de Louis XVII intervenue le 8 juin 1795, et en raison du débarquement d'une armée d'émigrés à Quiberon le 23 juin, la paix est rompue le 24 juin 1795. Le 25 juin les troupes de Charette prennent par surprise le camp des Essarts puis le 28 juin détruisent un convoi à Beaulieu-sous-la-Roche.

Cependant Stofflet refuse de reprendre les armes, et malgré ses premiers succès, l'armée de Charette demeure inactive alors qu'en Bretagne, les émigrés pourtant renforcés par les chouans, sont écrasés à Quiberon par les troupes du général Hoche le 21 juillet. 748 prisonniers émigrés et chouans sont exécutés et, en représailles, le 9 août 1795 Charette fait fusiller à Belleville-sur-Vie les 3 à 400 républicains capturés à Beaulieu & aux Essarts.

À la suite de l'échec de l'expédition en Bretagne, les émigrés & les Britanniques se tournent vers la Vendée. Charette, nommé le 8 juillet 1795 par Louis XVIII, alors réfugié à Vérone, général de l'Armée Catholique & Royale, rassemble son armée, met en fuite la petite garnison de Saint-Gilles-sur-Vie puis chasse les Républicains de Saint-Jean-de-Monts les 11-13 août 1795 y permettant ainsi un débarquement d'armes et de munitions.

Charette se porte ensuite vers la côte sud-ouest avec 9 000 hommes mais ils sont battus le 25 septembre à Saint-Cyr-en-Talmondais.

Le 30 septembre 1795 une flotte anglaise débarque plus de 5 000 soldats émigrés & britanniques sur l'Île d'Yeu qui capitule sans opposer de résistance et le 2 octobre, le comte d'Artois, frère du roi, débarque sur l'île. L'annonce du débarquement d'un prince français en Vendée permet à Charette de réunir 15 000 hommes et à Sapinaud de reprendre les armes pour s'emparer de Mortagne-sur-Sèvre les 3 & 4 octobre 1795.

Mais les départs et les désertions se multipliant après la défaite de Saint-Cyr, la rivalité entre le vendéen Charette & le chouan George Cadoudal renaissant, le comte d'Artois préfère regagner l'Angleterre au lieu de rejoindre Charette à Saint-Jean-de-Monts.

Auréolé par sa victoire de Quiberon, Lazare Hoche succède à Canclaux à la tête de l'Armée de l'Ouest qui fusionne alors avec celle des Côtes de Brest. Désormais commandant en chef de toutes les forces républicaines dans l'Ouest, Hoche adopte une politique de fermeté à l'égard des chefs et de conciliation envers les ruraux déposant les armes. Il limite aussi les excès des troupes républicaines, empêchant parfois le retour des réfugiés républicains dans les zones pacifiées, laissant le culte catholique se réinstaller, dans le but de détacher les paysans de leurs chefs et de favoriser le retour au calme. Beaucoup déposent les armes et de nombreuses paroisses font leur soumission.

Hoche tourne ensuite l'essentiel de ses forces sur la Vendée, Mortagne-sur-Sèvre est rapidement reprise, l'Armée du Centre est battue le 25 novembre 1795 aux Landes-Genusson, Sapinaud se réfugiant chez Stofflet. Hoche marche ensuite sur l'Armée du Marais qui est successivement battue le 23 novembre aux Landes de Béjarry et le 27 à Saint-Denis-la-Chevasse, forçant ainsi Charette à abandonner son quartier-général de Belleville.

Harcelé par les Républicains, Charette parvient cependant à s'emparer du camp de l'Oie le 4 décembre 1795, avant de battre en retraite quelques heures plus tard devant la colonne de l'adjudant-général Watrin. Le lendemain 5 décembre, il est encore défait lors de la bataille du Bois du Détroit à Saint-Martin-des-Noyers.

Le 26 janvier 1796, sur ordre du comte d'Artois, Stofflet reprend les armes après avoir été fait lieutenant-général et grand-croix de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis. S'il réussit à prendre Argenton-Château les 28 & 29 janvier 1796, son quartier-général de Neuvy-en-Mauges est investi quelques jours plus tard par les Républicains et il doit à nouveau trouver refuge dans la forêt de Maulévrier où il est surpris par un détachement républicain la nuit du 23 au 24 février dans une métairie près de La Poitevinière. Conduit à Angers il y est fusillé le 25 février 1796. D'Autichamp & Henri Forstier lui succèdent, mais le premier capitule en mai et le second quitte la France en août dans l'espoir de trouver de l'aide pour relancer la révolte.

Chargé de reprendre en main l'armée de Scépeaux, Sapinaud ne trouve que deux bandes au lieu de l'armée escomptée. Découragé, il se démet. Joseph Amand de Vasselot d'Annemarie en reprend le commandement et avec 800 hommes, bat les troupes républicaines à Saint-Michel-Mont-Mercure fin janvier 1796, aux Épesses & à Saint-Laurent-sur-Sèvre avant d'être capturé le 2 mai 1796 et fusillé le 4 mai.

De son côté, Charette, traqué par les colonnes mobiles de l'adjudant-général Travot, est progressivement abandonné par ses hommes. Le 15 janvier 1796 il est mis en déroute à la bataille de La Bruffière, puis le 21 février à celle de la Bégaudière et enfin le 28 février lors du combat de La Chauvière. Le 23 mars, à l'issue de la bataille de La Guyonnière, entouré de quelques dizaines de fidèles, il est cerné dans les bois de La Chabotterie puis capturé par Travot, qui le fait conduire à Nantes où il est jugé, condamné à mort, et fusillé Place des Agriculteurs (actuelle Place Viarme) le 29 mars 1796.

La mort de Charette met fin à la deuxième guerre de Vendée et le 15 juillet 1796, le Directoire peut annoncer que "les troubles dans l'Ouest sont apaisés".



13/03/2017