~ Mémo-Histoire ~

~  Mémo-Histoire  ~

6J - L'Insurrection de mai-juin 1815 -

Cette insurrection, ou "petite chouannerie", a opposé royalistes & bonapartistes à l'occasion du soulèvement des paysans de Vendée militaire, de Bretagne, d'Anjou & du Maine, comme dans d'autre provinces françaises d'ailleurs, contre Napoléon I° durant les Cent-Jours (1° mars-7 juillet 1815).

Dès le début du mois de mai, les premiers troubles éclatent en Vendée militaire, à Pouzauges, Les Épesses & Chantonnay. Depuis Londres, Louis de La Rochejaquelein a annoncé un débarquement d'armes & de munitions et le 11 mai 1815, à La Chapelle-Basse-Mer, Suzannet qui commande l'Armée du Marais, d’Autichamp celle d'Anjou, Auguste de La Rochejaquelein celle du Haut-Poitou & Sapinaud celle du Centre, veulent reprendre l'offensive. Comme les Vendéens sont très mal équipés militairement, le débarquement d'armes & de munitions promis par La Rochejaquelein est essentiel. Le 9 mai 1815, la frégate britannique L'Astrée arrive en vue des côtes vendéennes avec à son bord Louis de La Rochejaquelein et la cargaison d'armes. Le 14 mai, 800 Vendéens sous les ordres de Robert s'emparent de Saint-Jean & de Notre-Dame de Monts, ainsi que des ports de Croix-de-Vie & de Saint-Gilles-sur-Vie. 2 000 fusils & un millions de cartouches sont débarqués du 14 au 16 mai. Le 19 mai, le général Travot qui tente de s'emparer du convoi de munitions se heurte à l'arrière garde vendéenne commandée par Nicollon Desabayes qui parvient à résister suffisamment longtemps pour couvrir la fuite des chariots.

Le 15 mai 1815, 25 000 paysans se soulèvent et prennent Bressuire. Les généraux impériaux Delaborde & Travot n'ont que peu de troupes à opposer aux insurgés, presque tous les régiments de ligne étant appelés à combattre aux frontières. Le 17 mai, à Châtillon & à Saint-Pierre-des-Échaubrognes, les Vendéens d’Auguste de La Rochejaquelein & de Simon Canuel défont les troupes du colonel Prévost et le 20 mai, les Impériaux, à court de munitions, se replient sur Angers & Saumur, ce que met à profit d'Autichamp pour occuper Cholet. Les généraux vendéens élisent alors Louis de La Rochejaquelein comme généralissime.

Après avoir songé à attaquer l’île de Noirmoutier, les Vendéens décident finalement de prendre Napoléonville (La Roche-sur-Yon). Travot en est informé et à Aizenay, dans la nuit du 20 mai 1815, il met en déroute les Vendéens de Louis de La Rochejaquelein & de Suzannet.

Le 17 mai 1815, apprenant le soulèvement de l’Ouest, Napoléon I° crée l'Armée de la Loire composée des divisions des généraux Travot, Estève & Brayer, commandée par le général Lamarque, alors que Fouché tente par ailleurs d'ouvrir des négociations avec les Vendéens.

Après l'échec de Napoléonville, Louis de La Rochejaquelein décide de retourner à Saint-Gilles-sur-Vie afin d'accueillir un nouveau débarquement d'armes car la situation est critique, les troupes manquent d'armes & de munitions alors que les renforts envoyés par Napoléon atteignent l'Anjou. Le 1° juin 1815, les troupes de La Rochejaquelein protègent les 14 navires britanniques qui peuvent ainsi débarquer les armes et les munitions attendues. Mais les Angevins & les Haut-Poitevins des généraux Suzannet, Sapinaud & d'Autichamp, sensibles aux propositions de Fouché, refusent de rejoindre La Rochejaquelein. Ils sont alors remplacés par Du Chaffault, Durfort-Civrac & Duperrat.

Pendant ce temps, Travot quitte Nantes avec 1 500 hommes pour se heurter aux 5 000 soldats vendéens de Sapinaud & Suzannet à Saint-Étienne-de-Corcoué ; il recule sans combattre. D'Autichamps regagne l'Anjou avec ses hommes et l'attaque de du Chaffault est facilement repoussée. Par manque d'enthousiasme, les Vendéens laissent passer une occasion unique de détruire la division de Travot. Ce dernier, informé du débarquement de Croix-de-Vie, envoie les généraux impériaux Estève & Grobon occuper Saint-Jean de Monts & Saint-Gilles-sur-Vie.

Le 2 juin 1815, Grobon attaque Saint-Gilles qui résiste et, dans l'attente de renforts, il fait retrancher ses troupes dans une chapelle. Le combat reprend le lendemain et inquiet, La Rochejaquelein fait cesser le débarquement pour gagner Saint-Jean de Monts, puis Les Mathes, terrain plus favorable. Alors même que le général Grobon est mortellement blessé, le 5 juin la bataille tourne à l'avantage des impériaux. La Rochejaquelein est tué au cours du combat et l'armée vendéenne se replie en bon ordre.

La mort du général en chef diminue grandement le moral des Vendéens qui commencent à déserter. Cependant, les 9 & 10 juin les généraux vendéens se réunissent à La Rocheservière pour élire Sapinaud comme généralissime.

Le général Lamarque, délaissant l'Anjou, redéploie ses troupes de manière à frapper la Vendée après que le rejet de son ultime proposition de paix. Faisant jonction avec les forces de Travot à Machecoul, il occupe Legé & Palluau le 12 juin 1815, puis rencontre et bat les troupes vendéennes de d'Autichamps, Sapinaud & Suzannet les 19 & 20 juin sur La Lande de Grand-Collet, près de Rocheservière. Suzannet grièvement blessé, meurt le lendemain.

Si par ailleurs, le 19 juin, le général Auguste de La Rochejaquelein occupe Thouars qui s'est rendue sans combattre, il en est expulsé dès le lendemain par les troupes impériales du général Delaage.

La situation des Vendéens est si critique que le général Lamarque leur propose de nouvelles conditions de paix. Le 24 juin 1815, les chefs vendéens rassemblés à La Tessoualle, après avoir appris la victoire de Napoléon en Belgique à la bataille de Ligny (ou bataille de Fleurus) du 16 juin 1815, se prononcent pour la paix d'autant que la plupart des Vendéens n'ont plus d'enthousiasme au combat et que le clergé, non persécuté, ne soutient plus l'insurrection.

À l'issue de la défaite de Napoléon à la bataille de Waterloo du 18 juin 1795, les Vendéens se retrouvent dans le camp des vainqueurs et signent avec le général Lamarque la paix à Cholet le 26 juin 1815.



14/03/2017