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6K - L'Insurrection royaliste de 1832 -

Il s'agit d'une tentative de soulèvement militaire, initiée par la duchesse de Berry {Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, princesse de Naples & de Sicile, duchesse de Berry, comtesse Luccesi Palli, duchesse della Grazia}, en vue de renverser la monarchie de Juillet.

Contraint à l'abdication en août 1830, Charles X trouve asile en Écosse, estimant subordonner les effets de son abdication à l’organisation hypothétique d’une régence pendant la minorité de son petit-fils, Henri d'Artois, le jeune duc de Bordeaux {plus connu sous son titre de courtoisie de "comte de Chambord"}, que les légitimistes appellent "Henri V". La duchesse de Berry, considérant que la régence lui revient de droit et qu’une restauration ne peut venir que d’un soulèvement des provinces restées attachées à la monarchie légitime organise, nonobstant les réticences de Charles X, une expédition en Provence & en Vendée.

Au début du printemps 1832, elle quitte l’Angleterre, suivie de près par les agents secrets de Louis-Philippe, traverse l’Allemagne, se rend en Italie auprès de François IV, duc de Modène, seul monarque européen à refuser de reconnaître la monarchie de Juillet, avant de s'embarquer le 24 avril 1832 avec le maréchal-comte de Bourmont et être déposée, au cours de la nuit du 28 au 29 avril, dans une calanque proche de Marseille.

La prise de contrôle de Marseille échouant lamentablement, la duchesse rejoint secrètement la Vendée le 16 mai 1832. Elle se rend à Nantes, rencontre des légitimistes au hameau de la Fételière puis s'installe du 18 au 21 mai 1832 au manoir de Bellecour.

En avril 1832, le général Dermoncourt, envoyé en Haute-Bretagne pour mettre fin aux agitations des chouans, apprend à Nantes l'existence du complot.

Malgré l'absence d'unanimité du côté des légitimistes, 7 des 12 divisions de l’Armée Royale se prononçant contre le soulèvement, la duchesse de Berry s'obstine et ordonne à tous d’être prêts pour un rassemblement avec prise d'armes le 24 mai 1832. Le commandement en chef est déféré à Bourmont, et malgré les avertissements des royalistes de Vendée & de Paris, la duchesse maintient son rassemblement pour la nuit du 3 au 4 juin.

Le général Dermoncourt, estimant la guerre civile imminente, décide de s’emparer des chefs et de multiplier ses postes de surveillance pour empêcher les rassemblements. Le 4 juin 1832, le tocsin se fait entendre, et la guerre commence, guerre d’embuscades, qui se prolonge sans résultats définitifs.

Le 9 juin 1832, la Duchesse de Berry, entrée dans Nantes sous un déguisement de paysanne, s'y réfugie en secret pour entretenir, avec les Cours européennes, une correspondance rapidement éventée, plaçant cependant le roi et le gouvernement dans l'embarras.

Lorsque Thiers remplace Montalivet au ministère de l’Intérieur le 11 octobre 1832, il souhaite, pour assurer sa popularité avant l’ouverture de la session parlementaire du 19 novembre, un succès rapide. Il prend contact avec Simon Deutz, fils de rabbin converti au catholicisme, qu'il dépêche à Nantes pour l'introduire dans les entours de la duchesse de Berry. Il la rencontre les 31 octobre & 6 novembre 1832 et, pour justifier sa conduite, Deutz évoque le patriotisme, la duchesse étant en relation avec Guillaume I° des Pays-Bas qu’elle encourage à attaquer l’armée française en Belgique afin de créer une situation de trouble plus favorable à son insurrection en Vendée.

Contre une forte somme d’argent, Deutz livre l’adresse de la fugitive au préfet qui fait investir la maison ; la duchesse sort de sa cachette après 16 heures de recherches...

La duchesse de Berry d'abord emprisonnée à Nantes le 7 novembre 1832, est embarquée pour la forteresse de Blaye où, après quelques mois de détention, elle est expulsée vers Palerme. Elle termine sa vie en Autriche et meurt à Brunnsee le 16 avril 1870.



15/03/2017